Andy Shauf - The Party

andy shauf the party

Quel drole de titre pour un disque comme celui-ci. The Party prend l'auditeur à contre-pied, puisque ces fêtes sont surtout le théatre de difficiles relations humaines, d'incomprehension et de déception, amoureuse avant tout (bien sûr). Cela est mis en évidence avec "Early to the Party" et "Quite Like You". Le disque est intimiste, l'oeuvre d'un homme timide qui a du mal à être lui même en société. Son inspiration, Andy Shauf la trouve dans l'observation de ses congénères, et dans la musique de Randy Newman, dont il tire des historiettes de personnages qui n'arrivent pas à trouver leur place.

Et, contre-pied encore, le disque commence pourtant avec l'évocation d'un homme que la foule amdmire. "The Magician" est un titre a l'ambiance cotonneuse. Dans son introduction, parfaite, le piano est comme suspendu à un fil, les bois et les cordes se répondent pour nourrir une mélodie douce et mélancolique. Plus tard,ce piano deviendra plus sautillant pour emporter une instrumentation qui prendra une ampleur réjouissante.
Si on peut poser la question du choix du titre de l'album pour un albm aussi peu festif, on peut tout aussi bien se poser celle du placement de "The Magician". Car après une chanson comme celle-là, la suite est à la peine. Le Canadien fait trainer sa voix sans vraiment desserrer les dents sur des balades mid-tempo qui s'enchainent sans vraiment se distinguer les unes des autres.

Ce sont des chansons légères, si faciles à écouter qu'elles peuvent rentrer dans n'importe quelle playlist "Plage et Farniente". La langueur de "Twist your Ankle" ou de "To You" les rendent parfaitement adaptées pour cela. Tout est en retenue, l'équilibre est parfait. L'ambiance est molletonné avec une batterie en sourdine, il n'y pas de note plus forte que les autres. Le problème, c'est que l'ennui je n'ai jamais loin, on bâille parfois, dès le deuxième titre à vrai dire, "Early to the party", mais aussi pour "Begin Again" ou l'insipide "Martha Sways".

Il y a bien un petit sursaut pour "Alexander All Alone" qui succède à un indolent et plaisant "Quite Like You", mais au final cela reste assez maigre. Une fois l'album écouté, on pourra toujours revenir, inlassablement, sur son premier titre qui constitue malheureusement, tout ce que The Party aura véritablement à offrir.