The Brian Jonestown Massacre - Something Else

brian jonestown massacre somethin else 1024x1024Le déménagment d'Anton Newcombe à Berlin lui a fait le plus grand bien. Il a enchainé les disques avec une régularité métronomique, s'éloignant tempoairement du rock garage-psychédélique 60's mal fagoté qui a fait la renommée du Brian Jonestown Massacre pour utiliser de nouvelles sonorités. En passant, il a livré son meilleur album en plus de 20 ans de carrière avec Revelation, en 2014, et a continué à assembler son collier d'albums en enfilant quelques perles comme Aufheben, Don't Get Lost et Third World Pyramid, tous plus foutraques et aventureux les uns que les autres. En enrichissant les arrangements d'instruments à vent ou même d'électronique (!), Newcombe s'est ouvert des horizons vers le jazz, l'électro, le shoegaze, le dub et d'autres, notamment sur le bien nommé Don't Get Lost (2017) dans lequel il mélange tout sans transition mais sans oublier son attachement au Velvet Underground. Et ce avec une réussite d'autant plus à souligner qu'elle est passée complètement inapercu.

Las, Something Else marque une pause dans ces explorations et opère un retour aux fondamentaux originels. Le titre n'est-il d'ailleurs pas un clin d'oeil aux Kinks ? Or, cela pose un problème : depuis l'ouverture de la brèche néo-psyché dont BJM a été l'un des initiateurs, ils sont nombreux à s'y être engoufré et certains ont apporté une richesse et une créativité qui leur vaut des égards bien supérieurs à ceux que Newcombe recoit aujourd'hui. Et pour cause, à force de casser son jouet avec des enregistrements ratés intentionnelement et des concerts qui se terminent en eau de boudin, il a donné des envies à certains d'aller voir ailleurs.

Pour le coup, ici, le son est propre et tout est plutot bien joué. Mis de coté, les enregistrements 4 pistes dans une chambre d'hotel, les fausses notes répétées au piano de "We are the niggers of the world" sur My Bloody Undergroud ou les petits pains sur "O Bother" du plus récent Third World Pyramid.

something else platine

Donc non seulement Brian Jonestown Massacre revient inutilement sur une musique surexploitée mais en plus il dilue son identité  avec un disque sans relief. C'est le problème de sortir des disques trop souvent. L'hyperactivité peut être compatible avec la créativité à condition de se demander si elle va vraiment apporter quelque chose artistiquement à la scène à laquelle on prétend appartenir. Un artiste est moins reconnu par la quantité de sa production que par sa qualité, et c'est bien avec cette vérité en ligne de mire qu'il devrait publier un disque.

En l'occurrence dans notre cas, les chansons s'enchaînent sans que l'on arrive pas en distinguer quelque chose d'un tant soit peu intéressant, et l'on ressort de ce disque sans avoir l'impression de l'avoir écouté...

Mais cela n'a pas d'importance. Le temps de sortir ce disque, Newcombe a déjà une nouvelle chanson à boucler, et le prochain album est déjà, à n'en pas douter, en préparation.
Let's go. Someting else.