The Black Keys - Brothers

 

Après que leur précédent album ait surpris tout le monde par le son inattendu qui s'en dégageait, qu'en ait-il du Black Keys 2010 ? Et bien c'est très simple : le duo guitare-batterie a une nouvelle fois appliquer son sempiternel blues crado et simpliste. Comme toujours, et vous me direz, c’est loin de déranger tout le monde, bien au contraire. Pour Attack & Release, Dan Auerbach et Patrick Carney avaient fait appel au producteur Danger Mouse, qui avait réussi à faire respirer le disque alors que The Black Keys semblaient plus que jamais à court d'idée, si l'on peut dire cela d'un groupe qui pompe continuellement les bluesmen du Mississipi, Junior Kimbrough en premier. Ce qui en était sorti était non seulement quelque chose de nouveau, mais on avait jamais entendu les Black Keys avec une telle pêche. On les aurait dit gagnés d’une seconde jeunesse.

Pour Brothers, on reprend tout et on recommence. Sauf que la formule a ses faiblesses, et contrairement à une matière scientifique, la répétitivité est une gageure en musique. Et là où, sans doute, Danger Mouse avait réussi a combler les trous, la production de Dan Auerbach et Patrick Carney fait défaut. Ils ont bien cherché à donner un peu d'ampleur à des titres mous avec des claps, des voix et j'en passe, mais le fond reste creux. Alors qu’Attack & Release avait fait le plein d'énergie, ici l'ennui commence dès les premiers accords déjà entendus 100 fois. La flemmardise des Black Keys se ressent alors tout au long de chansons filiformes, succession de gimmicks purement 70's : ‘’Howlin’ For You’’, ‘’Black Mud’’, ‘’She Long Gone’’, ‘’These Days’’.

black keys

 

Seul peut être épargné le touchant "Unknown Brother", perdu au milieu de chansons d’amours aux paroles plus éculées les unes que les autres (« Ne vois-tu pas, bébé, que le soleil brille pour toi ? », « Je suis aux abois pour toi » , « Je ne sais pas quoi faire, j’ai trop peur de t’aimer ») et malheureusement suivi par un accablant "Never Give You Up". ‘’Tighen Up’’ est à garder, aussi, pourquoi pas. Mais on est loin de ‘’I Got Mine’’, ‘’Strange Times’’, ‘’Lies’’, ‘’So She Won’t Break’’, … qui avaient fait d’Attack & Release un grand album.

Dans l’ensemble, on assiste à un groupe suçant des influences comme un gamin ses bonbons et qui ne cherche pas plus loin, comptant bien sur l’éternel riddim musical : « Faire du neuf avec du vieux ». Chose qui marche du feu de dieu par ailleurs, et grâce auquel la musique évolue.

Sauf qu’à force, la formule commence à être usée jusqu’à la corde. Et sur Brothers particulièrement.