Dark Night of the Soul - Dark Night of the Soul

 

… ou plutôt Sparklehorse et Danger Mouse présentent Dark Night of the Soul. A savoir un doué solitaire retiré dans sa montagne et un producteur qui fait son petit chemin discrètement sans trop de fautes de goût.

Le tout, après de tels postulats, étant de convaincre que l’on n’est pas partie pris et que l’objectivité est de mise. Mais bon sang, on ne devient pas fan (et c’est là l’aveu d’une faiblesse) sans raison, on ne se jette pas à corps perdu sur une fichue musique sans savoir pourquoi. Alors, pourquoi ?

Parce que Mark Linkous, seul atome restant de Sparklehorse, a gardé dans sa musique,pour tout ses albums, cette fibre particulière qui effleurent les nerfs et reste là, en équilibre ? Sans que l’on sache si l’on doit être triste ou apaisé.

Et quand enfin quelqu’un (Danger Mouse) se décide à le faire sortir de son trou pour qu’il entre en studio et qu’une pléthore d’autres artistes (et non des moindres) viennent lui prêter main forte, tu penses, il s’amuse ! L’ironie du sort est que tout cela ressemble fort à un hommage, quand Sparklehorse n’est pas encore mort. Ou un coup de pouce pour enfin attirer l’attention sur lui ?

Pourtant rien n’est à l’avenant, tout est arrangé au millimètre près pour servir des compos plus fraîches et dépouillées que Sparklehorse en a jamais réussi à écrire. Est-ce que ça flanche par endroit ? Certainement. Il y a du passable et du franchement inutile, on ne va pas mégoter là-dessus. Et après ? Que dire de ‘’Everytime I’m With You’’, du piano bourré de ‘’Dark Night Of The Soul’’ et de son atmosphère obscure ? Des klaxons à répétitions sur ‘’Juste War’’, l’étrangeté de ‘’Gran Angury’’ portée par Vic Chesnutt ? Le refrain de ‘’Little girl’’ emporté par Julian Casablancas ?

 

danger mouse sparklehorse dark night of the soul 2009

 

Autant de petits bouts de pop fraîche et pour tout dire, délectables.

Et pourtant, de part de multiples complications de sortie dues aux droits liés aux labels, DNOTS ne sera certainement pas l’album de la révélation pour Sparklehorse, ce que je ne lui souhaite pas d’ailleurs. Malgré toutes ses qualités les multiples raisons qui voudraient qu’on y jette une oreille, il restera en arrière-plan, un projet parallèle faute de pouvoir être réellement sorti. Sparklehorse semble être condamné à son sort, comme le cheval présent sur l’illustration de pochette : présent, mais en même temps toujours fantomatique.

 

2010 - Parlophone